Les études sahéliennes au delà des crises et conflits : une présentation de l’équipe LaCAS à l’école d’automne EHESS-CNIL

Du 14 au 18 octobre 2024 s’est tenue la première édition de l’école d’automne organisée conjointement par l’EHESS et la CNIL, avec pour thème « Politique des connexions : enquêter sur les données (personnelles) en transit ».

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L’école d’automne EHESS/CNIL – retour d’expérience

L’EHESS et la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) organisent une école d’automne internationale et pluridisciplinaire pour explorer les implications politiques des flux de données.

Cette première édition a réuni une vingtaine de jeunes chercheurs (doctorants et postdoctorants) de toutes disciplines, domaines et secteurs, intéressés à étudier les flux de données à travers leurs structures socio-techniques dans une perspective multidisciplinaire.  

Les débats étaient organisés autour de séances plénières et ateliers auxquels étaient invités des chercheuses et chercheurs confirmés nationaux et internationaux issus de différentes disciplines (droit, sciences politiques, sociologie, STS, histoire, philosophie, géographie, informatique). Les échanges se sont articulés autour de trois notions clés : interopérabilité/non-interopérabilité, visibilité/invisibilité et mondialité/localité, dont les enjeux tant politiques, économiques, sociologiques qu’écologiques, ont été interrogés.

Cette école a été l’occasion de visiter guidée un data center à Aubervilliers, ce qui a permis d’avoir une compréhension plus concrète et plus approfondie des enjeux politiques, économiques, mais aussi écologiques, liés au stockage, à la gestion et au partage des données.

 

 

 

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Présentation de l’équipe LaCAS

L’équipe LaCAS, représentée par Liliane Hodieb, a eu le privilège d’être sélectionnée pour présenter un projet de recherche porté par LaCAS, intitulé « le rôle conjoint des politiques et des médias dans la représentation des études sahéliennes sur les plateformes de la recherche ».

Étayée par des données extraites notamment de LaCAS, HAL, theses.fr, l’argumentation consistait à démontrer le biais important de la recherche sur l’aire sahélienne, cristallisée autour de la question de la crise, fut-elle sécuritaire, alimentaire, climatique ou encore politique.

Ce profond déséquilibre se reflète en outre dans les disciplines concernées par ces recherches : la science politique et la géographie prédominent largement sur des disciplines telles que l’anthropologie sociale et culturelle, l’ethnologie ou encore l’histoire de l’art, dont les quelques travaux de recherche qui ressortent des plateformes suscitées suivent la tendance, celle de porter sur la crise.

Comme un écho à l’actualité du Sahel telle que présentée par les médias, les études sahéliennes, apparaissent comme prises de fait dans un cercle vicieux où politique et médias de concert l’influencent, et sont à leur tour influencés par celles-ci. 

Ainsi, la circulation des données de la recherche sur le Sahel semble régie par ce réseau politique-médias-recherche que le numérique amplifie. Telle est la problématique proposée et exposée par Liliane Hodieb, dont le support de la présentation est consultable ci-dessous.

Appréhender et cartographier les études sahéliennes par le numérique

Tout est parti d’un dossier de republication LaCAS visant à cartographier et, par ricochet, à mettre en valeur les études sahéliennes. Cette cartographie des connaissances offre un regard à la fois analytique et critique sur les domaines de connaissances (ou les disciplines) étant plus ou moins bien documentés dans le cadre d’études aréales portant sur une aire culturelle donnée.

 

Pour ce qui concerne les études sahéliennes, la réalisation du dossier de republication LaCAS, consultable ici, a révélé d’une part une polarisation de la recherche autour de la crise, et d’autre part, une disproportion entre des disciplines telles que la science politique et la géographie, prépondérantes dans le champ des études sahéliennes, et d’autres comme la linguistique ou encore la sociologie, beaucoup moins présentes. Aussi se pose la question de savoir quels sont les soubassements de la recherche scientifique, les schémas structurels qui déterminent son orientation. Le lien fort avec les informations relayées par les médias, qui eux aussi magnifient la crise au Sahel, a apparu d’emblée comme une interprétation plausible du phénomène observé. Cette hypothèse est par ailleurs corroborée par un constat similaire exposé dans livre blanc des études sur les domaines turc, kurde et ottoman en France.

Afin d’approfondir la problématique soulevée, une journée d’études intitulée « Les études sahéliennes sans œillères : regards critiques et pluridisciplinaires » se tiendra à la Maison de la recherche de l’Inalco le mardi 10 décembre 2024. Elle réunira des chercheuses et chercheurs nationaux et internationaux spécialistes de cette aire culturelle qui est loin de se réduire à la crise.

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